Lutte contre le trafic de drogue à Bruxelles : voici la carte des 15 hotspots validés en Conseil régional de sécurité (INFOGRAPHIE)
Dans ces quinze périmètres, la vente et la consommation d’alcool seront interdites, les contrôles d’identité systématiques seront autorisés et la lutte contre les “drive-in” sera renforcée.
- Publié le 28-03-2024 à 16h09
- Mis à jour le 10-04-2024 à 17h32
Réuni cet après-midi, le Conseil régional de Sécurité de la Région bruxelloise a défini les quinze hotspots pour lesquels une attention particulière sera apportée par les services de police bruxellois. Voici la liste des 15 périmètres : chaussée d’Anvers, Matongé, Périmètre Yser, Querelle (Marolles), Versailles à Neder-Over-Heembeek, porte de Hal, Clemenceau, Peterbos, Saint-Antoine (Forest), gare du Midi, gare du Nord, Étangs Noirs, Ribaucourt, Bonnevie et Paal/Kolom (Molenbeek).
Dans ces périmètres, il a été décidé d’interdire la vente et la consommation d’alcool la nuit, d’autoriser le contrôle d’identité systématique avec fouille possible et la possibilité de saisir les objets dangereux ou destinés à faciliter la consommation de drogue et de lutter contre les “drive-in”. Ceci pour une durée de 6 mois. Et sans moyens budgétaires supplémentaires.
Sur un plan plus stratégique, le Cores a également décidé de créer une cellule de sécurité régionale, chargée de veiller à l’exécution et au respect de la stratégie régionale par les task-force locales et de mettre en place ces task forces locales chargées d’élaborer des plans d’actions ciblés reprenant les trois axes : sécurité, prévention et vie de quartier devant se décliner en actions à court, moyen et long terme. Cette cellule sera pilotée par la gouverneure de Bruxelles Sophie Lavaux.
Pour l’ensemble du territoire régional, le Cores a par ailleurs décidé d’interdire contre l’usage des feux d’artifice ainsi que la vente et la consommation de gaz hilarant. Le ministre-président Rudi Vervoort (PS) anticipe ici une mesure fédérale qui devrait aboutir au mois de septembre.
Plusieurs bourgmestres bruxellois ont réagi aux mesures prises hier après-midi. À Schaerbeek, Cécile Jodogne (Défi) estime qu’il s’agit, pour certaines mesures, de “la confirmation de ce qui se fait déjà en collaboration avec la justice et la police fédérale”, notamment dans le quartier de la gare du Nord. “Les collaborations existent depuis longtemps”, elles sont ici formalisées. Néanmoins, “ces mesures ne produiront leurs effets que si la police fédérale et la justice prennent leur part, engagent des moyens. Personne ne remet en cause le travail des zones de police bruxellois mais tant que la justice et la police fédérale n’assurent pas le suivi nécessaire, ne mettent des moyens, la lutte contre le narcotrafic restera un travail sans fin. On ne peut pas demander aux zones de police ou aux communes d’exercer des missions pour lesquelles elles ne sont pas compétentes.”
De son côté, le bourgmestre d’Evere Ridouane Chahid (PS) estime que le gouvernement bruxellois fait son boulot, contrairement à ce que peut penser le Fédéral. “Les décisions que nous avons prises s’inscrivent dans notre volonté de nous attaquer à la lutte contre le trafic de drogue là ou d’autres sont au balcon”, assure l’Everois.
Fédéral qui vient justement de prendre une décision radicale à ce sujet pour Bruxelles. Le ministre de la Justice Paul Van Tigchelt a annoncé la mise en place d’un système de transaction immédiate à l’encontre des personnes interpellées en possession de drogue dans l’arrondissement judiciaire de Bruxelles. Les amendes peuvent aller jusqu’à 1 000 euros, selon la quantité et le type de drogue saisie. Ainsi, entre 6 et 10 grammes de cocaïne, le consommateur devra payer 1.000 euros. L’amende sera moins élevée pour une saisie de cannabis. Déjà active dans d’autres arrondissements du pays, cette mesure a déjà permis de dresser 10.000 amendes en deux ans.
La circulaire, qui précisera les modalités techniques, le montant des amendes et l’opérationnalité de la mesure, devrait être publiée d’ici quelques semaines. Pour le député MR Denis Ducarme, qui avait interpellé le ministre de la Justice sur l’absence de sanctions à l’encontre des petits consommateurs de drogue, “on ne peut pas mener une guerre contre aux narcotrafiquants tout en laissant en paix les consommateurs, qui sont à la fois victimes et complices des narcotrafiquants”.